Gérald BLONCOURT est l'un des premiers journalistes à avoir suivi la guerre menée par le Front Polisario contre les troupes marocaines au Sahara Occidental.
En 1976, armé de ses seuls appareils photographiques et de son stylo il a vécu, lors de son premier voyage, au milieu des combattants et de ces ethnies, durant un mois. Il y a écrit des poèmes, dédiés à Nedjma , sur un cahier d'écolier, entre les dunes, les convois de réfugiés, entre les brûlés des bombardements au napalm et les accrochages militaires, sous les regards-oasis des enfants orphelins, au milieu des visages graves des femmes-soldats, dans le ventre chaud de sable du Sahara .
Son témoignage sur cette sale "guerre oubliée" est l'un de ceux qui ont fait prendre conscience à l'opinion publique de ce drame qui se déroulait à quelques kilomètres de la conscience mondiale...
Extrait des "POÈMES SAHARIENS" de Gérald Bloncourt
Poème dur
A écrire en grinçant les dents
à écrire sans larme
sans faiblesse
sans pitié
A écrire même devant les
brûlés au napalm
même devant les
enfants fiévreux
couverts de mouches
A écrire sans relâche
à écrire en affûtant
en aiguisant
son âme
A écrire en visant
à écrire lucidement
à écrire pour changer le Monde
©Gérald Bloncourt
Message reçu de la part du peuple sahraoui :
A la mémoire de Gérald Bloncourt
C'était les premiers temps de la guerre contre l'occupant marocain au Sahara occidental, quand tous, y compris les plus jeunes, y compris les femmes et même des anciens avaient pris les armes pour défendre leur terre et leur liberté.
En 1976, Gérald était venu l'un des premiers avec ses appareils photo et son stylo aux côtés des combattants et des réfugiés sahraouis. Il en a rapporté des clichés qu'on ne peut oublier, que je ne peux oublier, qui montrent le quotidien qui s'organise dans les camps, les enfants qui malgré tout vont en nombre à l'école, les moments de détente autour d'un thé sous une tente, les blessés au napalm, les blessés qui disent que ce n'est rien de souffrir pour sa liberté, la collecte de l'eau, sir rare dans les containers de la solidarité la collecte des brindilles pour allumer le feu... Gérald a fait connaître ce peuple courage en France et au-delà. Et je lui dis, au nom du peuple sahraoui qui a déposé les armes en 1991, mais qui lutte toujours pour sa liberté, au nom de tous les solidaires de sa lutte : merci !
Nicole Gasnier Secrétaire générale de l'Association des Amis de la République Sahraouie Démocratique
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